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La politique des médicaments en France n'est pas si économique

Article publié le 13/10/2011 à 15:42

Cette actualité est archivée et date de octobre 2011.
Les informations qu'elle présente sont donc à considérer à date de publication ou à vérifier.

Selon une étude de l'Irdes, la politique de déremboursement des médicaments engagée par le gouvernement dans le cadre de sa lutte contre le déficit public, ne serait pas si rentable que cela.

La politique des médicaments en France n'est pas si économique
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32,1 millions d'euros d'économies  en 2006

D'après les dernières données de l'Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (Irdes),  la politique de déremboursement de médicaments engendrerait une économie au final moindre que celle escomptée à la présentation du projet.

S'attachant aux seuls médicaments de type expectorants et mucolytiques, l'INPES constat ainsi que la 2ème vague de déremboursement de mars 2006  a eu pour principal effet de détourner les patients vers d'autres médicaments, eux remboursés comme les antitussifs et autres bronchodilatateurs.

Ainsi, la consommation des produits désormais non remboursés aurait chuté de près de 50 % au bénéfice d'autre produits pris en charge par l'Assurance maladie . En terme  d'économies,  L'INPES chiffre une non économie pour les produits étudiés de l'ordre de 40 millions d'euros, avec une économie réelle de 32,1 millions d'euros contre 70,5 millions de prévue.

Le constat se veut également négatif  sur l'aspect santé public, faisant état d'une certaine inadaptation de certains médicaments. Les patients privilégiant alors l'aspect monétaire à l'aspect sanitaire.

Sans renoncer pour autant à sa réforme du médicament, le ministre de la Santé a d'ailleurs reconnu à ce sujet qu'il valait mieux "mettre l'argent sur un médicament efficace" et  plutôt "changer les habitudes de consommation et la prescription". Avouant par là même que "le déremboursement ne crée pas d'économie".

Les médicaments génériques sont encore très chers en France.

D'après l'Assurance maladie, le marché français serait le plus cher en termes de médicament générique, "le 2ème pays le plus cher en Europe, ex-æquo avec l’Italie et derrière la Suisse", avec un prix moyen par unité de 15 centimes (à titre de comparaison le prix moyen par unité néerlandais est de 5 centimes ).

Dans un communiqué datant du 07 octobre, l'organisme précise ainsi  qu'"en abaissant le prix moyen par unité en France de seulement 1 centime, l’Assurance Maladie pourrait économiser 130 millions d’euros supplémentaires par an. En s’alignant sur le prix moyen du Royaume-Uni, les économies atteindraient jusqu’à 1 milliard d’euros".

Ce serait essentiellement le mode de régulation des prix français qui serait responsable de ce surcoût. "En France, le prix du générique est fixé en fonction du prix du médicament de marque (55% moins cher que le princeps). Dans d’autres pays, les industriels (fabricants de génériques) sont mis en concurrence soit par les pharmacies, soit par les caisses d’assurance maladie elles-mêmes, avec à la clé des prix plus bas." constate l'Assurance-maladie dans son analyse.

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